l’ancien palais que le prince Concini a donné à la courtisane Clarimonde ; il s’y passe d’épouvantables choses. »
En ce moment, je ne sais encore si c’est une réalité ou une illusion, je crus voir y glisser sur la terrasse une forme svelte et blanche qui étincela une seconde et s’éteignit. C’était Clarimonde !
Oh ! savait-elle qu’à cette heure, du haut de cet âpre chemin qui m’éloignait d’elle, et que je ne devais plus redescendre, ardent et inquiet, je couvais de l’œil le palais qu’elle habitait, et qu’un jeu dérisoire de lumière semblait rapprocher de moi, comme pour m’inviter à y entrer en maître ? Sans doute, elle le savait, car son âme était trop sympathiquement liée à la mienne pour n’en point ressentir les moindres ébranlements, et c’était ce sentiment qui l’avait poussée, encore enveloppée de ses voiles de nuit, à monter sur le haut de la terrasse, dans la glaciale rosée du matin.
L’ombre gagna le palais, et ce ne fut plus qu’un océan immobile de toits et de combles où l’on ne distinguait rien qu’une ondulation montueuse. Sérapion toucha sa mule, dont la mienne prit aussitôt l’allure, et un coude du chemin me déroba pour toujours la ville de S…, car je n’y devais pas revenir. Au bout de trois journées de route par des campagnes assez tristes, nous vîmes poindre à travers les arbres le coq du clo-