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venir deux autres bouteilles, ainsi de suite jusqu’au lendemain, de sorte que les jambes leur flageolaient un peu lorsqu’ils sortirent de ce lieu de délices, ce qui ne les empêcha pas d’aller faire une nouvelle station dans un nouveau cabaret à vingt pas de là, jusqu’à l’épuisement de leurs finances. Alors ils s’en allèrent sur le pont Neuf acheter un bichon assez conforme à Fanfreluche, qui leur coûta une pièce de vingt-quatre sous, et qu’ils apportèrent triomphalement au duc Alcindor.



CHAPITRE IX

LE FAUX FANFRELUCHE


Alcindor fut on ne saurait plus satisfait de la célérité d’agir de Similor et de Giroflée ; — il possédait donc ce précieux bichon qui faisait tourner la tête à tant de jolies femmes, ce ravissant Fanfreluche qui avait fait pâlir l’étoile de l’abbé V***, ce délicat et curieux animal dont la marquise était plus fière que de son attelage de chevaux soupe au lait, de son chasseur haut de six pieds et demi, et de son jockey à fourrer dans