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CHAPITRE VIII

PERPLEXITÉ


Je dois l’avouer, le duc Alcindor, quoiqu’il eût deux cent mille livres de rentes, la jambe bien faite et de belles dents, n’avait pas la moindre invention et était d’une pauvreté d’imagination déplorable. Cela ne paraissait pas tout d’abord il avait du jargon et du vernis ; ajoutez à cela l’assurance que peuvent donner à quelqu’un qui n’est pas mal fait de sa personne une fortune de deux cent mille livres de rentes en bonnes terres, un grand nom, un beau titre, l’espoir d’être nommé bientôt grand d’Espagne de la première classe, et vous concevrez facilement que le duc ait pu passer dans un certain monde pour un homme extrêmement brillant ; mais une nullité assez réelle se cachait sous ces belles apparences.

Alcindor, qui se croyait obligé d’avoir la comtesse Éliante parce qu’elle était à la mode, et que naturellement toutes les femmes à la mode reviennent aux hommes en vogue, avait d’abord été fort charmé que le don de Fanfreluche eût