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danse si bien ! Je déteste cette marquise ; c’est une intrigante, et elle a de faux cheveux.

ALCINDOR.

Que faut-il faire pour vous consoler ? Faut-il traverser la mer, sauter à pieds joints sur les tours Notre-Dame ? C’est facile, parlez.

ÉLIANTE.

Je ne veux que Fanfreluche ; je n’ai eu dans ma vie qu’un seul désir violent, et je ne puis le satisfaire. Je crois que j’en aurai des vapeurs ; ah ! les nerfs me font déjà un mal affreux. Duc, passez-moi les gouttes du général Lamothe. Tenez, ce flacon sur la table… je me sens faible.

ALCINDOR, lui faisant sentir le flacon.

L’admirable tour de gorge que vous avez là ! c’est du point de Malines ou de Bruxelles, si je ne me trompe.

ÉLIANTE.

Alcindor ! finissez ; vous m’agacez horriblement. Ah ! j’embrasserais de bon cœur le diable, mon mari lui-même, s’il paraissait ici avec Fanfreluche sous le bras !

ALCINDOR.

C’est fort ! Dans le même cas serais-je plus maltraité que le diable et votre mari ?

ÉLIANTE.

Non ; peut-être mieux. — C’est mon dernier