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femmes aussi bien qu’en statues et en chevaux ; ce qui n’est pas peu dire. ― Il paraît que son examen le satisfit, car un sourire de contentement erra sur ses lèvres ; il se pencha vers Musidora et l’embrassa doucement, de peur de l’éveiller, puis il reprit sa contemplation silencieuse.

« Elle est très belle, dit-il à demi-voix, mais décidément j’aime encore mieux Soudja-Sari la javanaise. J’irai la voir demain.

― N’avez-vous pas parlé, mon cher seigneur ? fit Musidora en soulevant ses longues franges de cils.

― Non, petite reine, » répondit Fortunio en la pressant dans ses bras.

Nous pouvons affirmer que Fortunio ne paraissait guère en ce moment penser à Soudja-Sari la javanaise.


CHAPITRE XIX


Nous voici retombé de nouveau dans nos perplexités. ― Nous étions parvenu à découvrir l’origine de la richesse de Fortunio ; nous nous étions procuré des renseignements assez satisfaisants sur la façon dont il avait été élevé, ses habitudes de vivre, sa morale et sa philosophie ;