rosiers blancs : l’air était doux, il ne pleuvait pas, et la terre n’était pas mouillée ; ce fut une consolation pour la mère, qui pensa que son pauvre petit Hanz ne passerait pas trop mal sa première nuit de tombeau.
Revenue dans sa maison solitaire, elle plaça le berceau de Hanz à côté de son lit, se coucha et s’endormit. La nature brisée succombait.
En dormant, elle eut un rêve, ou, du moins, elle crut que c’était un rêve.
Hanz lui apparut, vêtu, comme dans sa bière, de sa robe des dimanches, de sa pelisse à fourrure de cygne, ayant à la main sa poupée aux yeux d’émail, et aux pieds ses souliers de pain.
Il semblait triste.
Il n’avait pas cette auréole que la mort doit donner aux petits innocents ; car si l’on met un enfant dans la terre, il en sort un ange.
Les roses du Paradis ne fleurissaient pas sur ses joues pâles, fardées en blanc par la mort ; des larmes tombaient de ses cils blonds, et de gros soupirs gonflaient sa petite poitrine.
La vision disparut, et la mère s’éveilla baignée de sueur, ravie d’avoir vu son fils, effrayée de l’avoir revu si triste ; mais elle se rassura en disant « Pauvre Hanz ! même en Paradis, il ne peut m’oublier. »
La nuit suivante, l’apparition se renouvela : Hanz était encore plus triste et plus pâle.
Sa mère, lui tendant les bras, lui dit :