Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.

il devait marcher. Se ramassant sur ses jarrets pour avoir plus d’élan, Altavilla s’élança d’un bond de tigre et rencontra le stylet de M. d’Aspremont.

Paul toucha la pointe de son arme et la sentit mouillée… des pas incertains résonnèrent lourdement sur les dalles ; un soupir oppressé se fit entendre et un corps tomba tout d’une pièce à terre.

Pénétré d’horreur, Paul abattit le bandeau qui lui couvrait les yeux, et il vit le comte Altavilla pâle, immobile, étendu sur le dos et la chemise tachée à l’endroit du cœur d’une large plaque rouge.

Le beau Napolitain était mort !

M. d’Aspremont mit sur la poitrine d’Altavilla le billet qui attestait la loyauté du duel, et sortit des bains antiques plus pâle au grand jour qu’au clair de lune le criminel que Prud’hon fait poursuivre par les Érinnys vengeresses.


XIV


Vers deux heures de l’après-midi, une bande de touristes anglais, guidée par un cicerone, visitait les ruines de Pompeï ; la tribu insulaire,