Une scène d’un genre bien différent allait s’y passer, et le sang devait couler sur le sol où ruisselaient jadis les parfums.
Quelques instants après, le comte Altavilla parut : il tenait à la main une boîte à pistolets et sous le bras deux épées, car il ne pouvait croire que les conditions proposées par M. Paul d’Aspremont fussent sérieuses ; il n’y avait vu qu’une raillerie méphistophélique, un sarcasme infernal.
« Pourquoi faire ces pistolets et ces épées, comte ? dit Paul en voyant cette panoplie ; n’étions-nous pas convenus d’un autre mode de combat ?
— Sans doute ; mais je pensais que vous changeriez peut-être d’avis ; on ne s’est jamais battu de cette façon.
— Notre adresse fût-elle égale, ma position me donne sur vous trop d’avantages, répondit Paul avec un sourire amer ; je n’en veux pas abuser. Voilà des stylets que j’ai apportés ; examinez-les ; ils sont parfaitement pareils ; voici des foulards pour nous bander les yeux. — Voyez, ils sont épais, et mon regard n’en pourra percer le tissu. »
Le comte Altavilla fit un signe d’acquiescement.
« Nous n’avons pas de témoins, dit Paul, et l’un de nous ne doit pas sortir vivant de cette cave. Écrivons chacun un billet attestant la