Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rentrer sans encombre ici, entre ces terribles murs de la Ville Jaune… et puis arracher le pouvoir aux mains des sombres malfaiteurs, qui avaient été longuement les tortionnaires de ma jeune volonté et de ma raison… La guerre déjà battait son plein ; les haines déchaînées, l’odeur de sang dans l’air, Chinois et Tartares hurlaient comme des fauves… Tout cela, vous le savez bien, je ne pouvais plus l’arrêter…

L’IMPÉRATRICE

Je le sais.

L’EMPEREUR

Que j’aie fait tout au monde pour sauver votre fils, le croyez-vous ?

L’IMPÉRATRICE

Maintenant, je le crois.

L’EMPEREUR

Si je dis ces choses, c’est pour qu’au moins vous ne me haïssiez pas.

L’IMPÉRATRICE, toujours calme et absente.

Je n’ai contre vous aucune haine.