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jardin de son palais, au milieu de cette foule où nous étions si seuls, quand elle m’avait pris dans son regard, et que nos âmes se sont unies en une étreinte souveraine… Mais maintenant, voici qu’à l’idée de la revoir, je tremble comme un coupable.

L’Empereur sort avec son conseiller par une porte latérale. Deux eunuques et deux suivantes amènent aussitôt l’Impératrice, jusqu’au pied du trône, et, après s’être prosternés, se retirent, la laissant seule. Elle est en grand deuil tout blanc, les mains liées par une corde de soie.


Scène VI

L’IMPÉRATRICE, puis PRINCE-FIDÈLE.
L’IMPÉRATRICE, bas à elle-même.

Tant d’égards dont ils m’entourent… m’épouvantent… plus que le supplice et la mort. Pourquoi son palais, à lui, au lieu d’un cachot… Lui. lui, qu’ose-t-il espérer ? Lui, que me veut-il ?…