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LE VEILLEUR, criant du haut du donjon.

Il se jette contre leur avant-garde, l’homme qui était ici tout à l’heure, le messager de grâce… Avec les trois autres qui l’accompagnaient, il se jette contre leur avant-garde, comme pour les arrêter !… Oui… il veut les arrêter, c’est bien cela. Et il semble commander en maître, et semer parmi eux l’épouvante…

L’IMPÉRATRICE, au veilleur.

Bien !… Qu’on ne me parle plus de cet homme. Et toi, tu pourras bientôt descendre, pauvre veilleur dont la tâche est finie, et te joindre à tes frères d’armes pour mourir. Que nous importe à présent ce qu’ils font, les Tartares ?… Nous ne sommes déjà plus de ce monde… (À Prince-Fidèle.) Mais encore faut-il que ce soit possible, ce que vous demandez !… De toutes parts investis !… Fuir par où, fuir comment ?… Où se cacher ? Où ?

Les soldats qui ont descellé le rocher sont restés devant la porte de bronze, tenant toujours les pioches et les leviers, et ils ont l’air d’attendre.