Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaient comme la foudre, nos armées tartares, et j’ai rebroussé, de toute la vitesse de mon navire et de mes chevaux, pour les donner de moi-même, les ordres d’apaisement et de trêve ; j’en avais le droit, tenez : voici le sceau qui m’accorde, au nom des Tsin, les pleins pouvoirs. Vous l’avez dit, je ne suis pas de ceux à qui l’on ose désobéir… du moins en face, quand c’est moi-même qui parle… J’ai appris maintenant comment on ordonne et comment on impose… Daignez seulement permettre aux vôtres de faire les signaux qui demandent grâce… rien qu’un pavillon hissé là sur une tour… et pas une de leurs têtes ne tombera, je le jure…

L’IMPÉRATRICE

Pour m’offrir cela, prince, il faut que vous ne soyez pas de sang impérial… La Fille du Ciel n’accepte point la merci d’un Tartare !…


Scène IV

Les Mêmes, PRINCE-FIDÈLE, Un Veilleur, puis Le Chef des Soldats, et Les Soldats.
UN VEILLEUR, criant du haut d’un mirador démantelé qui est au faîte des remparts.

Une armée, là-bas, là-bas !… Ils reviennent,