Seigneur, voulez-vous mourir ?… Et aussitôt après vous, je viderai moi aussi la coupe… Voulez-vous mourir, seigneur ?
Non, ma belle fleur tremblante, ma belle fleur des lacs !… Avant que vous soyez venue là, je le voulais… À présent, je ne le veux plus… Laissez-moi rester un peu encore parmi les vivants, pour m’enivrer de cette parole d’amour que vous venez de dire… Secourez ceux qui souffrent plus que moi, sans une amie… et puis vous reviendrez, j’appuierai ma tête sur vos genoux, avant de m’en aller chez les Ombres…
Qu’il soit fait tout ce que vous commanderez, cher seigneur… Près de vous, oui, je vais revenir…
Elle va se pencher sur d’autres blessés, suivie des yeux par le mourant. Les soldats, au fond, agrandissent le bûcher, apportant des poutres, des fagots, des branches. Une rumeur à droite, dans la coulisse, par où de nouveaux soldats arrivent.