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Aussi loin que votre œil découvre,
Vous n’aperceviez que l’azur !
Les âpres chemins de la vie,
La route par chacun suivie,
Pleine d’obstacles rebutants,
Avaient pour vous des herbes vertes,
Et de fraîches sources couvertes
Des blanches roses du printemps !

Et, vous berçant de ce beau rêve,
Vous disiez : — « Béni soit Celui
Dont la main généreuse enlève
Les écueils qui nous auraient nui !
Oh ! bénissons cette âme grande !
Et que tout notre amour lui rende
Un peu de ce qu’il fait pour nous !
Heureux le temps de notre enfance,
Puisqu’elle a trouvé pour défense
Cet esprit si juste et si doux ! » —

Et tous aspiraient à la gloire
De pouvoir dans nos rangs lutter,
Regardant comme une victoire
L’espoir seul de la remporter. —
Pour mériter d’être un athlète,
Et de prendre part à la fête
Où se mesurent les esprits,
Chacun va ceindre son courage ;
Car ton mobile est noble et sage,
Grand maître ! et nous l’avons compris !