Page:Gausseron - Ode, 1864.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 14 —


Oui belle, d’ardeur éclatante,
Belle de courage indompté !
Faisant de l’œuvre qu’elle tente
Un rêve d’immortalité.
De ce rêve tout éblouie,
Dans cette espérance inouïe,
Elle travaille et ne dort pas ;
Et, secouant son atonie
Qu’on croyait être une agonie,
La voilà qui marche a grands pas !

Comme l’étincelle électrique
Qui frappe une foule à la fois ;
Comme un capitaine héroïque.
Dont les soldats aiment la voix ;
Comme le flot sur le rivage,
Qui se brise au rocher sauvage,
Et qu’un autre flot suit toujours, —
Ainsi vient de frapper nos âmes
Ce mot tout rayonnant de flammes :
— La France aura son grand concours ! —

— Ô mes amis ! mes jeunes frères !
Ô bel et turbulent essaim !
Comme l’image de vos mères
À vos yeux apparut soudain !
Vous les voyiez baiser vos têtes,
Où vos espérances sécrétés
Posaient les lauriers du vainqueur !
Vous songiez au bonheur du père
Qui, dans son amour plus austère,
Vous presserait contre son cœur !

Puis, sur votre avenir qui s’ouvre,
S’étendait un horizon pur.