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Qui fit un jour sortir du fond de ses entrailles
La liberté divine, et broya les murailles
Où les rois l’enfermaient pour lui donner la mort ?

Ah ! ce courage ardent qui rasait les Bastilles,
Qui faisait fuir au loin les hordes de soldats,
Qui chassait les tyrans et qui prenait les villes, —
Si nous ne l’avons plus pour les luttes civiles,
Contre les ennemis il arme encor nos bras !

Je n’en veux pour témoins que les champs de Crimée,
Les plaines d’Italie, et le Mexique en feu,
Et la fauve Algérie, où la terre est semée
Des os de nos guerriers, mais où la France armée
Enfin a reporté la vie et le vrai Dieu !


IV.


Si la Grèce fut grande, oh ! qu’est donc notre France,
Qui met sur son drapeau pour devise : — Espérance !
Travail ! progrès ! bonté ! devoir ! —
Qui, se donnant un frein sans se donner un maître,
Craignant sa propre ardeur, ne veut pas se permettre
De mal user de son pouvoir !