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De même l’aiglon dans son aire,
Ne pouvant pas voler encor,
Se traîne en enviant sa mère
Qui librement prend son essor ;
Il la voit fuir dans les nuages,
Malgré les vents et les orages
Volant toujours d’un vol pareil ;
Et, sentant son courage naître,
Il se demande alors peut-être :
— Quand fixerai-je le soleil ? —


III.


Ah ! si la Grèce antique avait pour le courage,
Et la force du corps, et l’adresse des mains,
Ces lauriers glorieux, ces chants qui dans notre âge
Sont encor répétés, et dont l’éclat surnage
Comme des monuments de siècles surhumains ;

Si le grave lecteur qui travaille et qui pense,
S’enthousiasme encore aux récits de ces temps,
Quand Pindare épanchait, comme une mer immense,
Ses flots de poésie, où la strophe en cadence
Semble un brillant oiseau qui s’envole au printemps ;