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Car c’est une gloire qu’on vante
De remporter le prix des chars !
Pour louer cette lutte ardente
Il n’est pas trop de tous les arts.
Toutes les villes de la Grèce
Implorent les dieux pour qu’il naisse
Parmi leurs fils un tel vainqueur ;
Lui, les deux mains sur sa poitrine,
Sent l’orgueil enfler sa narine
Et la joie monder son cœur !

C’est le lutteur dont la patrie
S’honorera jusqu’à la fin.
On verra sa palme flétrie
Couronner son buste d’airain.
Et quand la mort, noire faucheuse,
Étendra sa main ténébreuse
Sur son front de gloire couvert,
Un dieu recueillera son âme,
Et la mettra, brillante flamme,
Dans le ciel aux héros ouvert !

Ainsi les vainqueurs d’Olympie
Sont le lustre de la cité.
Il n’est pas d’homme assez impie
Pour railler leur nom respecté.
Devant eux les vieillards se lèvent ;
Et les jeunes guerriers qui rêvent
L’honneur des combats et des jeux,
Prenant ces héros pour exemples,
À leurs images, dans les temples,
Vont plutôt qu’à celles des dieux !