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que mon travail pourra recevoir, ce n’est pas pour m’appuyer de votre illustre nom que j’ai désiré vous en faire hommage. Cet hommage était dû à l’homme de génie qui, pénétré d’un noble amour pour la science, non content d’en reculer chaque jour les limites, accueille tous les travaux utiles, encourage les talens, applaudit à leurs efforts et n’aspire qu’à répandre le feu qui l’anime. C’est à celui qui aime la science pour elle-même, que doivent s’adresser ceux qui les cultivent ; et si l’on recherche avec orgueil à mériter son approbation, on s’estime heureux d’être en quelque sorte, auprès de lui, l’interprète de la reconnaissance et de l’admiration publique. Tel est, Monsieur, le double motif qui m’a fait ambitionner l’honneur que je reçois aujourd’hui ; mais je sens aussi toute l’étendue des engagemens qui en résultent pour moi : en consacrant ma vie entière à cette science sublime, mon seul désir est de prouver un jour que je n’étais pas tout-à-fait indigne d’une aussi grande faveur.

Je suis avec le plus profond respect,

MONSIEUR,
Votre très-humble et
très-obéissant serviteur,
POULLET-DELISLE.
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