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Une dernière fois donc : Sentinelles, prenez garde à vous ! Pas d’hésitations, pas de frayeurs. Au nom de Dieu qui ne veut pas la mort, mais la conversion de la fille aînée de son Église et qui la garde si miraculeusement depuis cinq mois ; au nom de l’Europe qui vous contemple suspendue entre la crainte et l’espérance, et dont chacune de vos paroles, chacun de vos actes affermit ou ébranle les fondements ; au nom de la patrie qui élève vers vous ses mains ensanglantées ; au nom de tout ce peuple dont l’instinct profondément religieux, dont l’immense besoin de croire vient de se révéler d’une manière si incontestable aux funérailles, je dis mal, au triomphe sacré de son immortel archevêque ; au nom de vous mêmes qui vous sauverez ou qui périrez avec nous : soyez dignes de la mission décisive qui vous est confié. Ayez foi et dans la puissance souveraine dont vous êtes revêtus, et dans l’appui moral que vous offre unanimement la véritable France, la France qui veut rester digne de son nom, digne de sa mission, digne de son histoire, digne du rang que la Providence lui a fixé parmi les peuples. Sachez donc vous élever au-dessus de vains préjugés et de folles clameurs. Que le salut de la société par le christianisme soit votre loi suprême. Le Dieu qui bénit toujours les hommes de bonne volonté, bénira vos moindres efforts ; et si dans cette noble lutte vous recevez des blessures, la France les couvrira de lauriers.