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seulement que les deux grandes lois de la charité et de la liberté s’y donnent rendez-vous et y trouvent leur accomplissement.

Au moyen d’une faible cotisation, l’ouvrier y trouve, entre autres avantages, l’assurance de secours et de médicaments en cas de maladie avec la visite gratuite dès médecins. Et le voilà délivré de son double cauchemar : l’hôpital et la mendicité.

Ce n’est pas tout ; dans ces réunions fraternelles il trouve encore un point d’appui contre les mauvaises compagnies ; l’instruction scientifique, quelquefois utile à sa profession, et toujours pleine d’agrément ; l’instruction religieuse, qui en fait un travailleur consciencieux, un père de famille honnête et un bon citoyen ; enfin le plaisir réel de passer utilement pour lui, pour sa famille, pour la société, des heures que tant d’autres consument en débauches ou en machinations coupables.

Mais ici l’ouvrier n’est pas seul : le riche l’accompagne et remplit le véritable rôle que la Providence lui impose. La cotisation mensuelle de l’ouvrier ne suffirait pas toujours à réaliser les avantages matériels qui lui sont garantis. Membre honoraire, le riche, au moyen d’une souscription plus forte, fait fraternellement l’appoint. S’il donne de son superflu, il donne aussi de ses richesses intellectuelles. A lui homme de lettres ou de science, la parole pour

    tous les autres du même genre, méritent la faveur des hommes éclairés. Si on n’attire pas les ouvriers à ces réunions honnêtes et utiles, ils iront aux sociétés secrètes.