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les lois fondamentales des sociétés modernes sont des lois chrétiennes ; les lois chrétiennes ne sont aujourd’hui ni respectées dans leurs prescriptions, ni voulues dans leur application sociale.

Et quand on sentirait le besoin d’y revenir, il n’appartient à aucune assemblée si nationale qu’elle soit, de les faire observer d’une manière générale et consciencieuse, c’est-à-dire véritablement efficace et assez prompte pour nous sauver. Pour cela, il faudrait immédiatement de la conscience et des mœurs. Or, on ne décrète pas la conscience ; on ne change pas en un jour les mœurs d’un peuple. Je le répète donc, la société se trouve engagée dans une impasse, d’où elle ne peut sortir que par un déchirement plus ou moins violent.


III.

Causes du mal.

Comment y sommes-nous arrivés ? En transgressant les deux lois que le christianisme a données pour bases aux sociétés modernes ; lois sacrées par cela même qu’elles sont fondamentales, et auxquelles il est mille fois plus dangereux de toucher, qu’il ne l’est de jouer avec la foudre[1]. Ces deux lois sont : la loi de la charité et la loi de la liberté. En voici l’histoire.

  1. Nous en avons, hélas ! violé bien d’autres ; mais c’est la violation des deux lois dont il s’agit qui caractérise la crise actuelle, dont elle est la cause directe.