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loi sacrée du repos, son commerce en est-il moins florissant ? son industrie moins avancée et moins prospère[1] ?

On le voit, en les examinant de près les obstacles s’évanouissent ; et pour obtenir le résultat désiré, il suffit de le vouloir.


XL.

Associations d’ouvriers.

Assurer le repos du dimanche, là se borne l’action du pouvoir. Cette condition est nécessaire, mais elle ne suffit pas ; il faut rendre ce repos utile. Or ce repos n’est pas l’oisiveté : le corps ne doit se reposer en ce jour que pour laisser à l’âme le loisir de travailler. Travailler, pour l’âme c’est se perfectionner ; se perfectionner, c’est devenir meilleure ; devenir meilleure, c’est acquérir des connaissances et des vertus qu’elle n’a pas, ou développer celles qu’elle possède déjà. Tel est le travail que l’âme doit accomplir spécialement chaque dimanche.

Comment l’y déterminer ? En lui montrant la nécessité, la pratique, les avantages de ce travail, dont chaque homme est comptable à Dieu, à la société, à lui-même. Qui peut remplir ce ministère ? La Religion seule. Comment le remplira-t-elle, surtout auprès des ouvriers ? En leur parlant. Mais comment parviendra-t-elle à parler à des hommes qui la fuient ?

  1. On comprend sans peine qu’un règlement de police qui défende, comme en Angleterre, l’ouverture des tavernes et des lieux publics, du moins pendant une partie notable de la journée, est le complément nécessaire de la loi.