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Le christianisme qui a établi ces deux lois peut seul les mettre d’accord et les faire observer. Voulons-nous sérieusement qu’il le fasse ou ne le voulons-nous pas ? Si nous ne le voulons pas, cessons de nous plaindre : nous sommes les artisans volontaires de nos malheurs. Si nous le voulons, prenons confiance : nous pouvons encore sauver la société. Sinon, non[1].


XXXVI.

Première application de ce remède.

Avoir démontré aussi clairement qu’on démontre un théorème de géométrie, que le christianisme franchement accepté est l’unique moyen de salut qui nous reste, c’est quelque chose ; mais cela ne suffit pas. Les blessures de la société sont si nombreuses, si graves, qu’il ne faut pas songer à les soigner toutes à la fois. Comment, sur quel organe doit avoir lieu la première application du remède ? Voilà ce qu’il est urgent d’examiner.

L’antagonisme entre le riche et le pauvre est aujourd’hui de tous les symptômes de la maladie sociale le plus effrayant. Là, avant tout, le remède, c’est-à-dire l’action du christianisme. Donner du pain et du travail à ceux qui ne peuvent vivre sans cela, en donner au prix des derniers sacrifices, tel est le premier appareil à la plaie. C’est un moyen

  1. Nisi Dominus ædificaverit domum, in vanum laboraverunt qui ædificant eam. Nisi Dominus custodierit civitatem, frustra vigilat qui custodit eam. Ps. 126. Cœlum et terra transibunt, verba autem mea non præteribunt. Matth. XXIV, 35.