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le communisme, c’est le besoin, le droit, la liberté de participer aux richesses morales et matérielles, tel que l’entend et le réalise si parfaitement la charité chrétienne. Voilà ce que cherche cette société égarée dans ses voies : elle ne s’agite que pour trouver le bonheur qu’on lui a ravi. Le bonheur est dans l’ordre ; l’ordre social est dans l’application de la double loi qui lui sert de base. Donnez-lui ce qu’elle demande. Elle flotte aujourd’hui entre le communisme et le christianisme. Si vous lui refusez la liberté, vous aurez l’anarchie ; si vous ne lui donnez pas de bonne grâce et en vertu de la charité le superflu qui lui appartient, vous le donnerez de force. Il n’y a plus à reculer. Vouloir sortir de là par des feintes et des demi-moyens, c’est tourner perpétuellement dans un cercle vicieux qui ne tardera pas à devenir sanglant. En effet, nous avons vu que toutes les sociétés nées du christianisme reposent fondamentalement sur la double loi de la charité et de la liberté. Nous avons vu, de plus, que ces deux lois ont été tour à tour violées, qu’elles le sont encore trop souvent, par le riche et par le pauvre, par le maître et par l’ouvrier.

Le riche les viole, et lorsqu’il enfouit ses richesses, et lorsqu’il ne les fait fructifier que pour lui, et lorsqu’il ne donne pas largement de son superflu, et lorsqu’il consomme sa fortune en prodigalités, en débauches et en luxe inutile. A plus forte raison il les viole lorsqu’il néglige ou refuse de consacrer jamais la moindre portion de son temps, de