Page:Gaume - L'europe en 1848, 1848.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en principe, l’assassinat et la misère en réalité ? Entendu dans le second sens en particulier, il est le plus vaste système d’esclavage qu’on ait jamais rêvé et la dégradation la plus repoussante à laquelle l’humanité soit jamais descendue. Ici encore, il viole radicalement la seconde loi fondamentale des sociétés, la charité. Donc encore, loin de guérir le mal, il le rendrait incurable.


XXXI.

Suite.

A l’exposé du socialisme et du communisme, on se demande comment ces impraticables folies obtiennent aujourd’hui une si menaçante faveur ? comment elles exercent sur les masses une si redoutable influence ? comment enfin elles sont devenues le plus grand danger des sociétés européennes ? La réponse est facile.

Toute erreur est une vérité dont on abuse : le socialisme et le communisme sont l’abus des deux principes que l’Évangile a donnés pour base aux sociétés modernes : la charité et la liberté. Le communisme est l’hérésie de la charité, comme le socialisme est l’hérésie de la liberté. Ces deux erreurs sont la suite des deux grandes maladies qui travaillent les nations de l’Europe, depuis l’ébranlement de la foi par le protestantisme : tout le monde a nommé l’égoïsme et le matérialisme.

L’égoïsme, qui, brisant tous les liens de charité et