Entendu dans le premier sens, le communisme, c’est la guerre civile : celui qui a plus ne se laissera pas dépouiller sans résistance par celui qui a moins ; c’est la misère universelle, le jour même du partage il n’y aura plus de riches, partant plus de capitaux à dépenser, plus d’ouvrage, plus d’ouvriers : chaque citoyen vivra de ses rentes. Mais combien durera cette aisance imaginaire ? Tous les hommes ne sont doués ni de la même force, ni de la même santé, ni de la même intelligence. Tous n’ont pas les mêmes vertus, le même amour du travail et de l’économie. Qu’en résultera-t-il ? Les uns administreront avec ordre et intelligence les biens qui leur seront échus ; les autres les administreront mal. L’un augmentera son avoir, l’autre diminuera le sien. L’inégalité reparaîtra : il y aura de nouveau des riches et des pauvres, des travailleurs et des bourgeois. Les réclamations, les haines, les jalousies ne tarderont pas à se faire entendre, et le lendemain du premier partage il faudra procéder à un second ; après celui-ci à un troisième, ainsi de suite jusqu’à la fin du monde. Tous ces partages injustes seront accompagnés comme le premier de bouleversements sociaux et de luttes sanglantes. Dans ce premier sens, le communisme est donc la spoliation violente et périodique de la propriété ; c’est la prime perpétuellement offerte à la paresse, à la débauche, à la cupidité : loin d’être le salut de la société, il en serait donc la ruine.
Entendu dans le second sens, c’est-à-dire comme la confiscation générale des propriétés au profit de