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Malgré ces craintes, comme l’idée qui lui sert de base paraît incontestablement bonne, il est avantageux d’en faire l’application. Mieux vaut tenter quelque chose, même d’imparfait, que de ne rien faire du tout. Seulement nous voudrions qu’au lieu d’une loi, la volonté généreuse et spontanée des chefs d’industrie parvint à l’établir. Tout ce que la France doit redouter le plus en ce moment, tout ce qu’elle doit repousser avec le plus d’énergie, c’est ce qui de près ou de loin, directement ou indirectement, pourrait la conduire à la charité légale ; car, il ne faut pas l’oublier, la charité légale est la pierre d’attente du communisme.


XXVI.

Autres palliatifs au mal. — Respect de la propriété.

Si les riches et les patrons doivent concourir par l’abandon généreux d’une partie de leurs bénéfices et de leur richesse intellectuelle, à l’amélioration des classes laborieuses, est-il juste que les ouvriers restent spectateurs indifférents des efforts tentés en leur faveur ? N’est-il pas de leur devoir de les seconder ?

Avant tout, ils doivent se rappeler que la liberté n’est pas la licence. Que celui-là seul est digne de la liberté pour soi-même qui sait la respecter dans les autres. Qu’ainsi la véritable organisation du travail repose essentiellement sur le respect de la propriété et des droits acquis.