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mesures d’urgence, d’étudier avec soin et d’appliquer, s’il y a lieu, les divers moyens que les hommes pratiques lui proposent, afin d’atténuer la violence du mal. En voici quelques-uns :

1° Qu’au lieu d’organiser des ateliers nationaux, gouffres toujours béants qui engloutissent les capitaux sans rien rendre ; je me trompe, qui rendent au delà du pair le gaspillage, la démoralisation et l’émeute, l’Assemblée décrète de grands travaux d’utilité publique ; qu’elle favorise les enrôlements dans l’armée ; qu’elle renvoie dans leur pays les ouvriers sans travail qui encombrent les grandes villes ; qu’elle encourage toutes les sociétés de charité et les mette en état de venir largement au secours des nécessiteux[1].

2° Qu’on se persuade bien que nous sommes menacés d’un double fléau : la taxe des pauvres et le communisme. Les principes protestants, appliqués dans la plupart des sociétés de l’Europe, nous conduisent à ce résultat. Pour y échapper, les moyens ordinaires ne suffisent plus ; les massacres ne feront qu’envenimer le mal et rendre l’explosion plus terrible : ce n’est pas à coups de baïonnettes qu’on tue les idées. Chaque maladie sociale a son remède dans une loi chrétienne, comme chaque maladie corporelle a le sien dans quelque plante. Le remède direct et le seul efficace à la taxe des pauvres et au com-

  1. On doit remercier le nouveau chef du pouvoir exécutif d’avoir pris quelques-unes de ces mesures. Qu’il complète son œuvre, et l’appui ainsi que la reconnaissance de tous les bons citoyens lui sont acquis.