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santé, nous venons rappeler ces conditions et montrer sans détour comment la violation de ces lois est la véritable cause de la maladie sociale, comment le retour à ces lois peut encore et peut seul procurer la guérison.

D’ailleurs, s’il est sévère pour le riche, notre langage ne l’est pas moins pour le pauvre ; et il doit l’être. Dieu a permis que tous fussent coupables, afin que tous aient à se pardonner des offenses mutuelles ; et que lui-même, témoin de leur fraternel oubli du passé, puisse leur remettre les dettes mille fois considérables dont ils sont comptables à sa justice.


X.

Violation de la charité.

D’abord la loi de la charité. Elle fut publiquement, et aujourd’hui, il faut bien le reconnaître, stupidement violée, pour la première fois, au seizième siècle. Cette violation sacrilège est l’œuvre de la réforme. En égorgeant, en dispersant les prêtres, les religieux et les religieuses ; en s’emparant des biens du clergé, des couvents et des hôpitaux : qu’a fait le protestantisme ? Il a supprimé tous les services publics et gratuits de charité ; il a spolié le pauvre de son riche patrimoine, et le travailleur de ses magnifiques caisses d’épargnes. À cette époque le paupérisme fit son entrée dans le monde.

Né d’un crime social, le hideux colosse n’a cessé de grandir et de menacer l’existence des sociétés coupa-