Page:Gauckler, Paul - L'archéologie de la Tunisie (1896).pdf/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commence en Égypte avec les sépultures des rois de la XVIIIe dynastie, et qu’on retrouve aux VIIe et VIe siècles dans les tombeaux du Haouran et de la Syrie centrale. Le mausolée de Dougga forme le dernier terme de cette série, le plus récent.

Comme tous les monuments de l’art phénicien, il se compose d’éléments hétérogènes, empruntés les uns à l’Égypte, les autres à la Grèce.

Sur un soubassement carré de six gradins se dresse l’étage inférieur décoré, aux quatre angles, de pilastres lisses, dont les chapiteaux, très caractéristiques, se composent d’une volute unique très infléchie d’où s’échappent en trois points des fleurs de lotus à demi épanouies ; des fenêtres feintes occupent trois côtés : sur la face est, une ouverture permettait de s’introduire dans l’intérieur du monument. L’étage supérieur comporte une disposition analogue avec plus de richesse dans la décoration. Reposant sur trois gradins, il est orné de colonnes ioniques engagées, au nombre de huit, et aux quatre angles de colonnes cannelées, juxtaposées au monument. Deux portes, fermées par des dalles, se voyaient sur la face nord et sur la face est. Elles donnaient accès dans les chambres de l’intérieur : cellules peu régulières aux parements bruts, ce sont de simples vides de décharge, ménagés dans la construction pour alléger la masse et diminuer la charge de la base.

La colonnade ionique qui ornait la façade supportait une architrave plate et une gorge égyptienne formée d’un seul cavet. Au-dessus de cette grande corniche s’élevaient trois gradins en retrait l’un sur l’autre, avec statuettes de cavaliers aux quatre angles. Ils supportaient le couronnement de l’édifice, un grand socle décoré sur ses faces de quadriges en bas-relief et aux angles de statues ailées. Il