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21 novembre 1883), dont le sujet est emprunté à l’Histoire des Républiques latines de Sismondi et qui fournit une longue carrière, les Jacobites (Odéon 21 nov. 1885) et Pour la Couronne.

Severo Torelli passe, de l’avis unanime, pour le chef-d’œuvre dramatique de François Coppée. Les gens de théâtre en admirent la savante composition, l’intérêt gradué avec adresse, l’émotion intense. Les vers fort habiles contribuent à en faire un spectacle passionnant et on peut sans craindre l’injustice ou la flagornerie l’apparenter aux chefsd’œuvre d’Hugo et même prétendre qu’il est plus scénique. La scène où la mère avoue sa faiblesse à Severo Torelli atteint le pathétique cornélien. Pour la Couronne et les Jacobites sont de l’art social. Lorsque Jules Vallès acclama la fille d’un fédéré. M"" Weber — devenue depuis la grande tragédienne que l’on connaît — qui avait joué le rôle de Marie (des Jacobites^, il paria de drame révolutionnaire. L’insurgé ne se trompait pas. Il y a là les prémices de cet art social ou socialiste qu’on nous prêche comme devant être l’essentiel du théâtre de demain (i). Nous n’insisterons pas,

(i) Ajoutons que les plus célèbres acteurs de ce temps se révélèrent dans les pièces de François Coppée. M™’^ Segond-Webcr dans les Jacobites, M^cs Agar et Sarah-Bernardt dans /(’Tassant, MM. R. Duflos et A. Lambert fils dans Si’vero Teri-lU,