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la vie en lui, et que lorsqu’ils le lâcheraient leur petit s’envolerait !

Ainsi réuni par ce blanc diamant, ce couple affligé planait dans le ciel au dessus de moi. Ensuite le désespoir leur donna le vertige, car ils lâchèrent leur petit… qui tomba ; alors ils se placèrent encore auprès de lui et poussèrent de tels cris, que mon visage pâlit et que mon cœur saigna, comme il saigne encore aujourd’hui, car cette parabole est une leçon pour moi.

— Oh ! oui ! avant de croire à la mort de la patrie, fût-elle devenue, dans sa tombe, horrible comme un cadavre, j’agiterai d’abord ses plumes par mes plaintes, je la mettrai d’abord sûr les ailes de mon chant, je relèverai au-dessus de la terre comme fait l’ouragan, je briserai toutes les chaînes, tous les pièges qui l’enveloppent, je la porterai vers le ciel, jusqu’au trône de

Dieu, puis je la lâcherai…… si elle est vivante, elle s’envolera.


Tel a été le rôle de tous nos poètes du XIXe siècle ; tel a été celui de Slowacki, et nous pouvons, grâce à eux, répéter, non plus avec l’accent du doute, mais avec la confiance de la certitude : Oui ! elle est vivante ! oui !… elle prendra son essor !