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cas, le poète en l’entreprenant avait compté sans la mort, qui déjà s’approchait de lui.

Depuis 1843, il avait pris l’habitude d’aller chaque année aux bains de mer à Pornic ; l’air de la mer était, croyait-il, salutaire à sa poitrine affaiblie. Toutefois, sa santé devenait de plus en plus chancelante, et il s’éteignait lentement entre quelques amis, Corneille Ujejski par exemple, le poète de Zdymem pozarow, le sculpteur Louis Norwid, et le jeune Félix Felinski, plus tard archevêque de Varsovie. — Mais avant de mourir, il voulait revoir sa mère avec laquelle il n’avait cessé de correspondre. Ils devaient se réunir à Carlsbad en avril 1848. La révolution de Février modifia leurs plans : d’ailleurs, un héritage fait par sa mère en Galicie lui permettait d’aller s’établir avec elle dans cette province qui n’était pas fermée aux émigrés.

Il resta encore quelque temps à Paris où il se mêla aux travaux politiques de ses compatriotes et leur soumit un projet de confédération (le 19 mars 1848) : ce projet échoua naturellement, et Slowacki partit pour Posen, dans l’espérance de le faire accepter par le Comité national et de prendre part à la lutte. Mais l’insurrection touchait à son terme : les batailles de Xionz, de Miloslaw de Wrzesnia allaient ruiner les