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Vers 1842, la vie politique de l’émigration était à son apogée ; tous les partis étaient organisés et la lutte engagée de toutes parts ; la formation de la secte de Towianski avait versé de l’huile sur le feu ; les passions bouillonnaient. La fraction la plus active de l’émigration était la Société démocratique représentée par la Centralisation, qui, après avoir eu son siège à Poitiers, résidait actuellement à Versailles. Je n’ai pas besoin de dire que les membres de la Centralisation étaient de fervents patriotes, des gens honnêtes et dévoués, tous ou presque tous désintéressés de toute ambition personnelle et n’ayant en vue que le seul intérêt de la cause polonaise. Persuadés à tort ou à raison que l’insurrection est l’unique moyen de relever la Pologne, et que l’insurrection ne peut réussir qu’avec l’aide du peuple, c’est au nom des principes démocratiques que, par leurs émissaires et par leurs brochures, ils s’adressaient tant aux nobles qu’aux paysans, non pour les exciter les uns contre les autres, comme on l’a dit faussement, mais pour tenter de les réconcilier dans la justice avant de les unir dans une action commune. Nul de ceux qui ont connu les chefs de la Société démocratique ne pouvait se tromper à cet égard. Mais ceux qui, comme Krasinski,