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plus profitable à Slowacki : il devint plus humble, moins irascible, plus tolérant ; il se réconcilia avec Mickiewicz. En revanche, Krasinski ayant refusé d’adhérer à la secte nouvelle, dont les idées étaient pourtant les siennes en grande partie, Slowacki, après avoir vainement essayé de le gagner, rompit avec lui toute correspondance et même l’offensa gravement en faisant jouer dans son Père Marc un rôle peu honorable à certains membres de la famille Krasinski et de la famille à laquelle le poète anonyme venait de s’allier. Cependant ce malentendu ne dura guère que trois ans, et la correspondance recommença entre eux, malgré l’incident des Psaumes de l’Avenir dont nous allons parler tout à l’heure.

Disons seulement à l’honneur de Slowacki qu’il fut un des premiers à se séparer de la secte, lorsqu’il vit qu’on voulait humilier le nom polonais devant le tzar Nicolas et que s’il garda l’empreinte des doctrines mystiques, il reconquit du moins son indépendance.

L’incident des Psaumes de l’Avenir a fait un grand bruit, plus de bruit peut-être qu’il n’eût fallu, et plus à coup sûr que ne l’eût voulu Slowacki. Mais il appartient à l’histoire. Il nous est impossible de le passer sous silence.