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partis séparèrent de leur vivant et essayent d’opposer à tout jamais après leur mort, en se faisant de leur nom deux drapeaux contraires. Nous raconterons leur différend, mais nous pouvons affirmer dès à présent que Slowacki avait raison lorsqu’il représentait leur amitié par le mythe des deux frères Lelum et Polelum, unis indissolublement l’un à l’autre. La postérité les unira de nouveau et ils formeront avec Mickiewicz lui-même, leur immortel devancier, une glorieuse trinité, non plus comme trois dieux dans trois soleils contraires, mais comme trois astres d’une même constellation, enveloppés d’une seule et même auréole.

Les années 1841 et 1842 furent remplies pour Slowacki par la composition de la suite de son Beniowski, par quelques-uns des fragments dramatiques dont nous avons parlé précédemment, et enfin par la traduction du Prince inébranlable de Calderon qui ne fut publiée qu’en 1844, mais qui atteste une maturité de talent, une sûreté de style, une clarté de pensée, que nous ne retrouverons plus au même degré dans les derniers ouvrages de notre poète.