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forme même de son vers, et où il répond surtout à ses critiques et à ses adversaires. Telle était la forme de Beniowski. Peut-être cependant y avait-il encore quelque chose de plus, à savoir une largeur épique, une fantaisie ariostique, une richesse d’imagination et de langage qu’on ne trouve ni dans Byron ni dans Musset. Mais ce n’est pas là ce qui frappa le lecteur ; il s’arrêta surtout aux coups de lanière dont le poète cinglait ses adversaires : pauvre Mloda Polska! pauvres néo-catholiques soi-disant jésuites de l’émigration ! pauvre Tygodnik Poznanski ! Comme il vous traita ! Oh ! il sut mêler à son azur, selon le conseil de Krasinski, un peu de fange ; il sut descendre du ciel sur la terre et harceler, meurtrir, renverser ses adversaires ; un duel faillit même en résulter, toutefois Slowacki eut le beau rôle et son adversaire lui fit des excuses sur le terrain. Mais le morceau capital qui fit le succès de l’œuvre, ce fut le récit de sa lutte avec Mickiewicz, le résumé de son improvisation et le défi qu’il lui lançait et qu’il terminait par ces mots : « Et ceux qui se disent ainsi adieu ne sont pas deux ennemis, mais deux dieux régnant chacun dans sa sphère. » On aimerait mieux sans doute que ces querelles