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De plus, tant la Mloda-Polska, le journal des néo-catholiques de l’émigration, que le Tygodnik Poznanski se permettaient des critiques superficielles et méchantes de ses ouvrages. On attaquait aussi sans merci et sans réflexion les meilleurs poèmes de son ami Sig. Krasinski. Tout cela irrita l’irascible poète, et dans le numéro du 29 avril 1841 du Trois-Mai, un des journaux neutres de l’émigration, il écrivit à son tour un feuilleton où il rendait justice au talent de Krasinski et attaquait vivement les admirateurs outrés de Mickiewicz et leurs procédés à son égard, sans cependant s’adresser directement à Mickiewicz lui-même. Il espérait que celui-ci rectifierait les faits dénaturés par ses amis et lui rendrait justice. Mickiewicz s’enveloppa dans sa dignité, et alors la rupture fut définitive. C’est dans ces circonstances que parut Beniowski, poème par Jules Slowacki, ou du moins les cinq premiers chants de ce poème.

Vous connaissez tous le Don Juan de Byron, ou sinon vous avez lu au moins la Namouna et le Mardoche de Musset, ces étincelantes causeries où le sujet n’est qu’un prétexte a digressions, tantôt lyriques et émues, tantôt railleuses et agressives, où le poète se joue des règles reçues, de la