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Dantyszek fut publié sans nom d’auteur : Slowacki sentait probablement mieux que personne que cet ouvrage n’ajouterait rien à sa gloire.

En 1838, de retour à Paris, le poète publie Anhelli, les Trois Poèmes et l’Enfer, puis en 1840, Balladyna, Mazeppa et Lilla Weneda, suivie du Tombeau d’Agamemnon, et par cette succession rapide de publications, il réveille la critique encore sceptique et malveillante, mais enfin réveillée ; c’est le point principal. Le poète va avoir des adversaires à combattre : la lutte le fera connaître, sa gloire va commencer, et le poème de Beniowski consacrera définitivement cette gloire qui a tant tardé à venir.

Mais n’anticipons pas. Il nous faut dire au moins quelques mots de chacune des œuvres nouvelles. Balladyna, je commence par le déclarer, est difficile à résumer. C’est une tragédie, mais une tragédie populaire, ballade mise en action, aussi simple de thème et d’accent que les légendes du peuple, mais aussi compliquée, aussi touffue que toutes les œuvres primitives, qu’une épopée du moyen âge ou qu’une cathédrale gothique. On peut dire de cette œuvre, sans exagération, qu’elle contient tout un monde : la nature y est animée, les lacs ont leurs nymphes (