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vraisemblance, quoique avec une grande perfection de style et de poésie.

Ce voyage d’Italie l’a mis en goût : il a vu l’Orient en rêve, il veut le voir en réalité : plusieurs de ses compatriotes partent pour la Grèce, de là pour l’Égypte et la Syrie, il les accompagnera. Depuis Byron et Chateaubriand, ce voyage est de tradition pour tout poète qui se respecte. Lamartine l’a fait : pourquoi Slowacki ne le ferait-il pas ? Les voyages de Slowacki ont d’ailleurs été féconds pour la littérature : ni le Child Harold de Byron, ni l'Itinéraire de Paris à Jérusalem ne nous semblent éclipser les fragments de son poème Voyage en Orient, d’où est tiré le fameux morceau intitulé Grob Agamemnona (le Tombeau d’Agamemnon), ses Épîtres égyptiennes sur les pyramides et enfin son poème le plus parfait, qu’il a appelé Ojciec zadzumionych et que je traduis « la Peste au désert ».

Ce sont là les Orientales de Slowacki, et, en vérité, sans vouloir en rien diminuer la gloire du grand poète qui chante encore, seul survivant de la grande époque, et dont la voix est toujours si puissante, nous pouvons dire que ces Orientales de Slowacki sont plus dignes de ce nom que celles de Victor Hugo : c’est qu’elles sont