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tinte la cloche du solitaire, il vous unira… Mais qu’est-ce ?

Le rêve se déchire et devant le solitaire il n’y a plus qu’une morte et qu’un désespéré.

Voilà le poème de Slowacki. Que dis-je ? en voilà le squelette. Imaginez toutes les richesses, tous les trésors que son génie créateur a pu semer sur ce canevas ; animez, si vous pouvez, avec le poète, ce rêve d’amour, sans qu’il cesse d’être un rêve, et de façon pourtant qu’il vous laisse toutes les impressions charmantes et douloureuses de la réalité. Mais non, toutes mes paroles et tous vos efforts seraient impuissants. Lisez En Suisse, lisez-le avec votre cœur et votre imagination de vingt-cinq ans, c’était l’âge du poète lorsqu’il l’écrivit, et vous direz avec M. Malecki : « Je ne connais dans aucune littérature un ouvrage où l’amour soit traité avec un tel platonisme, et en même temps d’une manière si plastique », et avec S. Krasinski : « C’est si merveilleusement pastoral et tragique tout ensemble, si abstrait et en même temps si réel, que je ne connais rien de pareil dans aucune langue sur l’amour rêvé. » Quant à l’harmonie de ses vers, c’est encore Krasinski qui disait : « Qui osera écrire des vers après lui ? Il écrit les vers comme Listz joue du piano, »