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ne bouge. Constantin reproche à l’armée sa lâcheté. A ces mots, Kordian a demandé un cheval ; il s’élance, il a franchi la pyramide. Le grand-duc enthousiasmé l’embrasse et lui garantit la vie sauve. Mais, tandis qu’il commande la parade, le tzar donne à ses généraux l’ordre de rassembler le conseil de guerre. Kordian doit être fusillé.

Le condamné cause avec un prêtre dans sa cellule ; son fidèle domestique, le vieux Grégoire, se lamente sur son sort. Dans ses adieux à la vie, Kordian déplore la faiblesse de ses compatriotes et la décadence de la patrie. Pour lui, qui a lutté jusqu’au bout, un froid tombeau est sa seule récompense. Les sanglots de Grégoire interrompent ses gémissements ; le vieux serviteur évoque le souvenir du jour où Kordian a voulu se tuer. Depuis cette époque il prévoyait un malheur ; la voilà donc arrivée l’horrible catastrophe. Mais son jeune maître ne périra pas sans laisser un souvenir sur cette terre ! Le vieux Grégoire a un petit-fils auquel il donnera le nom de Kordian. L’arrivée d’un officier met un terme à cette scène touchante. Le conseil de guerre a condamné Kordian à mort.

Nous sommes de nouveau ramenés au palais. Le grand-duc demande avec force la grâce du condamné à son frère le tzar. Ce dernier a refusé, accusant indirectement Constantin d’avoir provoqué le meurtre. Ce