Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

curieuse histoire est encore à faire, et aussi sa lutte contre les partisans de l’action diplomatique et soi-disant légale ; nous raconterons peut-être alors ces luttes et ces polémiques entre démocrates, aristocrates, jésuites, tovianistes, j’emploie à dessein les expressions usitées alors par les partis, et nous tâcherons de le faire sans passion d’aucune sorte, avec toute l’impartialité de l’histoire et avec tout le respect filial que nous devons aussi bien aux fautes qu’aux grandes actions de nos pères.

Qu’il nous suffise aujourd’hui, pour -nous renfermer dans notre sujet, de constater que ces luttes, qui ne manquaient pas de grandeur et peut-être d’utilité pratique pour élaborer les idées et éclairer la route de l’avenir, devaient paraître bien mesquines, bien fatigantes… passez-moi le mot, bien écœurantes, pour les amants de l’idéal, pour les poètes qui redoutent la réalité, le bruit, le choc des conflits, et voudraient que le patriotisme fût une religion calme, sereine, pacifique, poussant au sacrifice de la vie pour la patrie, à la guerre contre l’ennemi, mais établissant avant tout la concorde entre les champions d’une même cause. Peut-être faut-il voir là la raison principale de l’abstention de bien des hommes