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comme un éclair et ne laissera qu’un vain son se propageant à travers les générations [1] ». Sans doute, ô poète, cette solitude est triste, sans doute il est doux, à l’heure de la mort, d’être entouré d’enfants qui vous continueront, de contempler, comme vous le dites, le développement des plantes printanières et d’avoir une heure de calme ». Mais, à coup sûr, plus grands, plus poétiques dans leur solitude désolée, ont été les Dante, les Pétrarque et Slowacki lui-même, que les génies aux prises avec les réalités de la vie pratique, et ne possédant pas les qualités, moins idéales mais plus sérieuses, qui sont nécessaires à la vie de ménage. N’est-ce pas assez que d’avoir pour amantes la Patrie et la Muse et pour famille la postérité ? Amantes idéales et famille idéale, il est vrai, mais l’idéal n’est-il pas votre domaine ? Hors de là, vous n’êtes plus chez vous.

Je ne puis quitter les premières années de la vie de notre poète, sans dire encore un mot de ses études dans ce même Vilna, que nous avons vu si grand, si sublime et si martyrisé dans les Aïeux de Mickiewicz, entre les philarètes et

  1. Testament, voyez à la fin du volume.