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à la tyrannie de l’ordre teutonique : les apôtres l’avaient dégoûté de la religion. Cette tragédie valait-elle Zaïre ou Mahomet ? Je l’ignore, mais j’ai cru devoir en dire un mot pour bien montrer quel genre d’action les œuvres du père ont pu avoir sur le fils ; en effet, un des premiers essais de Jules Slowacki est aussi un Mendog (Mindowe) ; mais la tragédie classique est devenue drame romantique ; le xixe siècle a heureusement remplacé le xviiie.

Cependant l’influence des études classiques se retrouve dans Slowacki comme aussi dans Mickiewicz, et cette fois encore cette influence a été salutaire : si l’on reconnaît dans le vers magistral de Mickiewicz la perfection de forme du vers virgilien, on entend également dans telle tragédie de Slowacki (Balladyna et Lilla Weneda par exemple), comme aussi dans quelques-unes de ses poésies lyriques (entre autres, le Tombeau d’Agamemnon), un écho lointain de Sophocle et d’Eschyle : d’autre part nous apprenons par ses biographes que notre poète, à l’âge de neuf ans, pleurait en voyant, dans le XXIVe chant de l’Iliade, Priam aux pieds d’Achille, et nous trouvons dans ses œuvres posthumes des fragments de traduction du Ier, du XVIIe et du XXIe chant de cette même Iliade,