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XXI

Oh ! dès que dans le ciel les astres brilleront,
J’irai, je franchirai les neiges éternelles,
Comme les cygnes blancs je déploierai mes ailes,
Et je m’envolerai quand ils s’envoleront.
Car ici, là, partout, des souffrances nouvelles
Accableront mon cœur à jamais affligé.
Éternellement triste et jamais soulagé,
Je souffre et souffrirai des tortures cruelles.
Aussi mon seul désir, ce sera maintenant
De choisir un endroit propice à la tristesse,
Où nul esprit ne puisse effleurer en volant
Mon cœur ensanglanté que tout déchire et blesse,
Un endroit où la lune apaisant ma détresse,
Fasse entendre sur l’onde un murmure tremblant,
Bouleverse en secret mon âme et la console,
Si bien qu’elle s’ébranle, — et s’éveille — et s’envole.


Genève, 1835.