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» Et je pensais tout bas, ô ma blanche Naïade,
» À cette fleur fragile, à ton pudique effroi ;
» Et, crois-moi, ce matin, là-bas, sous la cascade,
» Le vrai coupable fut le lys et non pas moi. »


XIII

Elle exhala l’encens de la myrrhe embaumée,
Son front, sans le savoir, se couvrit de rougeur,
Sa prunelle d’azur devint plus animée,
Plus vite, sous son sein, je vis battre son cœur.
Ses tempes, s’allumant comme d’un feu rongeur,
Firent flétrir l’éclat de ses fleurs printanières.
Étant de celles qui se plaignent à leurs mères,
Elle adressait sa plainte au chœur silencieux
Des astres, quand la lune a disparu des cieux,
Et que la fleur murmure à notre âme rêveuse
Le son mystérieux de sa plainte amoureuse.


XIV

Maintenant, bien-aimée, est-ce avec désespoir
Qu’aux anges dans le ciel tu parles éplorée ?
Leur dis-tu, tout en pleurs, que le ciel était noir,
Que la foudre brillait éclatante et dorée,