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Ensemble nous irons où le pâtre a son siège,
Où reflétant dans l’air cent lueurs à la fois
La Jungfrau surmontant les nuages se dresse,
Où le cerf dans la brume erre comme l’éclair,
Où l’aigle dans sa noble et royale tristesse
Laisse pendre son aile au milieu de l’éther ;
Là nous irons tous deux, ô mon enchanteresse !
Et si de ces hauteurs nous ne revenons plus,
« Les anges, dira-t-on, les ont pris sur leurs ailes,
» Et dans l’azur céleste ont porté ces élus.
» Ils se sont attachés aux chaînes éternelles,
» Pour suivre un astre errant dans son vol hasardeux. »
Seul le torrent plaintif, de ses larmes fidèles
Nous payant le tribut, nous pleurera tous deux.


IX

Ah ! les plus fortunés des enfants de la terre,
Ignorent en quel lieu les fils ailés du ciel
Comme des cygnes blancs vont chercher le mystère !
Ah ! nul mortel n’a vu le chalet dans lequel
Nous cachions notre amour : nul ne peut le connaître :
Que de roses l’été brillaient à sa fenêtre !
Que de cerisiers verts au milieu des rosiers,
Et que de rossignols peuplant les cerisiers ;