Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/116

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mille douces lueurs jouaient en souriant…
Et je me mis à dire à ma blanche immortelle :
Ave Maria !

D’une rougeur divine alors elle brilla.
Telle la rose blanche en sa corolle verte
Laisse voir l’incarnat de sa fleur entr’ouverte.
Puis son regard pensif se détourna du mien ;
Sur le mur de cristal son doigt aérien
Semblait tracer le nom de celui qu’elle adore,
Ou le vague contour d’un rêve plein d’aurore.
Enfin elle me dit de son ton triste et fier :
« Peut-être mon amour me vaudra-t-il l’enfer ?
Et peut-être enfermée en sa grotte glacée,
Dans quelque froid cristal y serai-je placée
Ainsi que cette bulle au reflet lumineux. »
Mais je lui répondis : « S’il est si malheureux,
» Ce rayon de soleil que le cristal enlace,
» Et qui meurt loin du ciel où d’abord il brilla,
» Un soupir l’affranchit de sa prison de glace.
« Ave Maria ! »


VIII

Ensemble nous irons sur les sommets de neige,
Ensemble nous irons au-dessus des grands bois,